Une fois par an en
moyenne, l’association Artpsy organise une journée d’étude et de réflexion sur
un domaine artistique, tels que peinture, cinéma, danse, musique, chant
lyrique… Cette journée permet la
rencontre d’artistes et de plasticiens, d’écrivains, de gens de théâtre, du
cinéma ou du spectacle engagés dans une démarche artistique avec des
psychiatres, des psychanalystes, psychologues, des philosophes, des critiques,
des sociologues, des essayistes ou toutes autres personnes animées par ces
thèmes recherches.
La
première de ces journées a été consacrée à la question de la passion avec le
sociologue Edgar Morin et une seconde journée s'est donnée pour thème le héros
contemporain avec Boris Cyrulnik,
Gérard Pommier et Serge Tisseron
Journées organisées avec le GPLR (Groupement des psychiatres libéraux du
Rhône
En
1998, s’est tenue une journée sur le thème « créativité et
psychothérapies, les images du psychiatre dans la fiction cinématographique » avec Catherine Boyadjan-Sutet, secrétaire du GPLR
Avril 2000, s’est
tenue une journée sur le thème « érotisme, fantasme et passion – l‘excès
scopique» avec Edgar Morin
et Joseph LEVY (anthropologue et universitaire québécois)
Avril 2001, s’est
tenue une journée sur le thème « Le héros aujourd’hui » avec Boris Cyrulnik, psychiatre et éthologue, Serge Tisseron,
psychanalyste, et Gérard Pommier, psychanalyste.
Journées Artpsy
Février 2003,
Artpsy a organisé une journée aux « Regards sur l’art contemporain et le
cinéma » avec M. Dagognet,
Philosophe, Mme Gagnebin, Psychanalyste et Max Schoendorf, Peintre.
Septembre 2004. Artpsy
a organisé une journée consacrée au cinéma intitulée « Ce que les images
nous donnent à voir », avec Serge TISSERON, Psychanalyste, Stéphane
CHARRIERE, Critique de cinéma et chargé de cours à l’université, la projection
d’une interview de Philippe GRANDRIEUX, Cinéaste- Intermède musical avec
Mathilde NICOLAUS Soprano et Grégory MOULIN Piano Modérateurs : Daniel SETTELEN
et Stéphane DELUERMOZ
Cinéma, télévision,
vidéo, Internet et photographie, notre quotidien est saturé d’images : images
vérités, images chocs, parfois images manipulées, construites pour servir une
propagande, ou images écrans sur lesquelles se projettent nos désirs, nos
rêves, nos préoccupations intimes et nos fantasmes. Faut-il avoir peur de ces images,
dont la violence est parfois décrite comme contagieuse ou sont-elles des
compagnes, utiles, rassurantes ou révélatrices de nos secrets ? Qu’est ce que
les images nous donnent à voir et comment les interpréter ? Sont-elles
duperies, miroirs ou simples reflets du réel ?
Mars 2006, Artpsy a consacré une journéeà la danse contemporaine et le corps
« Corps en scène : Corps
sublimés ou suppliciés » avec la participation de M. Guy DARMET, directeur
de la maison de la danse de Lyon et organisateur de la Biennale de la danse,
Mme Kilina CREMONA, chorégraphe les Ateliers Desmae, enseignante en section
Danse-Etude de la Faculté Lyon II, M. COSNIER, professeur émérite de
psychologie des communications, Lyon II et M. FRIMAT professeur de philosophie,
Lille et théoricien de la danse.
L’essor de la danse
ces dernières années traduit la profonde mutation de la représentation du corps
dans notre société. La danse désormais semble exploiter toute la richesse
expressive et la mobilité des corps qui construisent des espaces scéniques. La
danse met en scène des corps esthétiques offerts aux regards, des corps
érogènes érigés par le désir et des corps pulsionnels qui cherchent une
satisfaction dans un contact parfois violent avec le monde. La danse
contemporaine témoigne de cela, du désir, de la douleur, de la tension entre
les corps. Elle est riche de ces mouvements, de la confrontation des corps et
des sexes, du choc des cultures qu’elle permet.
Les corps en
mouvement s’exposent sur la scène, espace émotionnel de la rencontre, dans une
jubilation commune, hors des mots. Mais la danse exprime aussi la solitude du
corps, corps seul sur scène, objet du regard, corps silencieux soumis à
l’extrême précision des gestes. Elle met en scène des corps allégés de la pesanteur,
des corps défiants la gravité, des corps soulevés, projetés, accrochés à des
plans inclinés, des corps dégagés du poids du quotidien et de sa répétition.
La lumière et la
musique font partie du spectacle, les sons se transforment en mouvements et le rythme se fait
souffle.
Par le mouvement,
danse et hystérie tirent l’élastique jusqu’à se confondre tant le charme de la
danse est de ne jamais être là où on attend qu’elle aille. Elle est théâtre du
corps qui parle, avec cette épreuve du désert et de la solitude. L’inspiration
de la danse est ce surgissement hors des litiges même et l’on ne sait jamais
s’il s’agit d’une résurrection ou d’une plainte exacerbée en désir joueur.
La
danse, comme fleur du corps, est l’ultime sourire au-delà et en deçà de la tragédie
du monde
Mai
2007, Artpsy a organisé une journée intitulée «La photographie, l'intimité exposée. » avec les participations de
Rajak Ohanian, photographe, Marie-Noëlle Decoret, photographe, Esther
Tellermann, psychanalyste à Paris (Association Lacanienne Internationale),
agrégée de Lettres et poète, Roger-Yves Roche, Maître de conférence en
Photographie à l’université Lumière Lyon 2, Jacques Cosnier, professeur émérite
à la faculté de psychologie de Lyon II, Jacques Damez, photographe et fondateur
avec Catherine Derioz de la galerie le Réverbère à Lyon et Stéphane Deluermoz,
psychiatre, psychanalyste, président Artpsy.
La
photographie, un donné à voir orienté, accroche un morceau de réel pour
construire une image, entre scène intime pour le souvenir de quelques-uns et
une représentation publique pour tous.
Comme
pratique privée, le photographe amateur fige un instant d’intimité d’un geste
de doigt pour conserver la trace d’une expérience intensément vécu, événement
inouï, rencontre d’un visage ou souvenir d’un lieu…
Quelle
est la destinée de ce morceau de
vie ?
Comme
pratique sociale, la photographie témoigne d’un évènement pour l’histoire et
veut se constituer comme preuve irréfutable de son avènement. Photo scoop, mais
aussi parfois photomontage. Le développement rapide de la photo numérique, y
compris sur téléphone portable, modifie les usages sociaux de la photographie
et notre rapport aux images de l’intimité.
Comme
pratique artistique à part entière, la photographie a désormais acquis ses lettres
de noblesse et figure même sur ses plus hautes cimaises. L’acte de photographier détache
l’objet, paysage ou corps, de son contexte pour la satisfaction du regard,
avide que nous sommes d’exceptionnel et d’inédit. Mais le réel capté par
l’appareil photographique ne devient oeuvre d’art que lorsqu’il est réfracté
par un rêve. L’image photographique
n’est pas seulement un reflet d’un monde fixé dans des cristaux de
bromure d’argent, mais elle est le signe d’un sujet et révèle, au-delà de ce
qui est représenté, le mirage de l’objet du désir.
«Quand
tout ce qu'on nomme art fut bien couvert de rhumatismes, le photographe alluma
les milliers de bougies de sa lampe, et le papier sensible absorba par degrés
le noir découpé par quelques objets usuels. Il avait inventé la force d'un
éclair tendre et frais qui dépassait en importance toutes les constellations
destinées à nos plaisirs visuels.» Tristan Tzara,1922
Octobre
2008, Artpsy a organisé une journée consacrée à l’art lyrique: « Chant
lyrique : expression de la passion et du sacré » avec la participation de
Bernard TETU, directeur de l’ensemble vocal les Solistes de Lyon- Bernard Tetu,
Mme Paule CACCIALI, psychanalyse (ALI) à Grenoble, Jean Paul FOUCHECOURT,
Haute-contre, musicien hors du commun, par son répertoire et son humour, Dr
Jean Christophe VIGNOLES. Psychiatre, Responsable de pôle au CHS le Vinatier,
Françoise POLLET Diva, immense cantatrice qui a chanté le répertoire des plus
grands opéras de Strauss à Boulez
dans le monde entier grâce à son charisme et sa générosité, actuellement,
enseignante au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon. Avec un
concert donné par les élèves de la Haute Ecole de musique de Genève : Mathilde
NICOLAUS et Ricardo CEITIL
Chant
rituel, chant religieux, chant incantatoire, depuis toujours le chant célèbre
le sacré.
Dans
l’art lyrique, la voix se fait l’instrument de la passion, des passions
humaines. C’est une mise en acte de l’amour et de la mort. L’émotion esthétique
est effet de la désublimation qui se produit lorsque le chant s’abolit dans le
cri de douleur de la passion, lorsque le sens de la parole s’estompe.
Quand
la musique s’arrête, à l’instant de l'effacement de ligne mélodique et du
déclin du regard, la voix se
dégage du spectacle pour résonner, solitaire, au plus profond de chacun.
Changement radical de registre qui consacre le passage de la crise individuelle
au drame social.
Le
travail du chant met alors en jeu le corps de l’interprète dans son entier qu’il transcende au
risque de se mettre en danger. Certains amateurs sont capables de déraison pour
assister à un opéra ou écouter un artiste, pour assouvir leur passion.
Au
cours de cette journée, nous entendrons les témoignages d’artistes et
chanteurs, leurs parcours, leurs espoirs et déceptions, mais surtout nous
parlerons de la passion de tous, interprètes ou critiques, psychanalystes,
théoriciens ou simples amateurs, pour le chant lyrique et la profondeur de la
voix humaine.
avril 2011 ÉCRIRE, L’AMOUR DE LA LETTRE Rencontre autour de la littérature entre écrivains,
psychiatres, psychanalystes et universitaires en collaboration avec l’Association Lacanienne Rhône-Alpes
et le service culturel de l’université LYON 2 au musée des moulages de Lyon. 3
rue Rachais 69003 Lyon
Qu’est ce qui distingue la pratique de l’écriture de
l’exercice de la parole ? Pourquoi ne pas se satisfaire que de la parole ? La parole s’écoute et la lettre se lit, et
elle se lit littéralement comme limite entre le corps et le sens. Le travail
d’écriture est un affrontement avec la lettre inscrite à l’intimité de tout
être humain pour en faire surgi l’inexprimé. Les mots s’écrivent lorsque les
paroles défaillent dans leur tentative de cerner ce fond d’impossible dont parle
Bataille. Tout texte révèle ce point d’achoppement.
Le rythme des mots d’un récit au delà de la signification
nous révèle le style de l’auteur, sa touche incomparable, sa musique
particulière, unique. Lire un roman est une incursion dans l’univers au-delà
des mots.
De la sonorité à la lettre, de la parole à la création
d’une écriture singulière, qu’est ce qui s’y dévoile ? La précarité du sens
auquel nous nous accrochons, notre désir de leurrer le réel ? Ou est-ce le
simple plaisir de l’exercice de la lettre ?
Au cours de cette journée, nous écouterons des écrivains,
des universitaires, des psychanalystes et des psychiatres parler de leurs
rencontres et leurs affrontements singuliers au présent absolu des mots.
Modérateurs : Angéla
Batignani, ARTPSY et Corps Écrits et Jean-Luc Cacciali, Psychanalyste, ALI
Rhône-Alpes
9 h 15 Ouverture
Stéphane Deluermoz, Président ARTPSY
9 h 30 Lectures
par Blandine Pellissier, textes de Corps Écrits
9 h 45
Jean-Jacques Tyszler, Psychiatre, Psychanalyste ALI «
Scènes freudiennes et lettres lacaniennes »
10 h 45 Lectures
de poèmes par Jean-Paul Chartier, Psychiatre, Écrivain
11h Marie
Letizia Cravetto, Écrivain
11h 45 Emmanuel
Venet, Écrivain, Psychiatre "Comment
j'ai raté la plupart de mes livres"
12h 30 Lectures
par Philippe Morier-Genoud
Après midi
Modérateurs : Stéphane Deluermoz, Psychiatre, Psychanalyste
et Christine Nicolaus, Psychiatre, ARTPSY
14 h Lectures
alternées par Jean-Paul Chartier et Blandine Pellissier
14 h15 Brigitte
Giraud, Écrivain "l'inspiration n'existe pas"
15 h 00 Charles
Juliet, Écrivain
"Expérience de soi. Expérience de l'écriture."
15 h 45 Lectures
par Patrick Dubost, Écrivain "Écrire
pour ne pas mourir"
16 h 00 Charles
Melman, Psychanalyste ALI
16 h 45 Discussion
Journée ARTPSY octobre
2013 : "ART ET FOLIE, AUJOURD’HUI
"
le samedi 12 octobre 2013 de 9 H à 18 h 30.
À l’Agora Tête d’Or - 93, rue Tête
d’Or - 69006 LYON
À l’ère post-moderne et de la
fascination pour la science, il nous paraît opportun d’interroger l’actualité
des relations que l’art entretient depuis toujours avec la folie.
Certains prononcent la fin de l’art,
d’autres la disparition de la folie.
Le concept romantique qui liait
jusqu’alors l’exception, le hors limite, le hors norme de la folie, le désordre
et la transgression de la raison à une proposition artistique nouvelle,
inédite dans son concept ou sa forme dépassant les habitudes du regard s’est
effondré.
Nous assistons aujourd’hui à des
mutations importantes concernant le rapport de l’art et de la
société, de l’art avec les institutions muséales et de l’art dans ses modes de
reconnaissance et de diffusion. Un nouvel ordre est en train de se dessiner.
Les catégories antérieures de goût se modifient en profondeur, les références
artistiques et culturelles sont en complètes transformations et la
détermination de la valeur des objets dit d’art est en peine mutation dans un
monde gouverné par la valeur marchande de l’objet.
L’art étonne-t-il encore en 2013, à
l'ère du succès des grandes biennales d’art contemporain, telles que celles de
Kassel, Venise ou Lyon ?
Assisterons-nous encore comme par le
passé à des formes esthétiques nouvelles, à des aventures artistiques
exceptionnelles, à des discours novateurs ou à l’émergence de nouvelles figures
tragiques au cours de notre époque fondée sur la promotion de l’objet, de l’art
devenu objet culturel, objet fétichisé, glorifié, convoité, objet marchandise ?
Qu’en est-il aujourd’hui de cette
forme singulière d’art que Dubuffet qualifia d’art brut à l’époque du dictat de
l’efficacité thérapeutique ?
Parallèlement le monde de la folie
est en pleine mutation. Les connaissances scientifiques et le savoir qui en
découle deviennent son mode d’entendement principal aujourd’hui. La folie se
range dans le champ des « maladies dites mentales » répondant à des critères
scientifiques et transculturels reconnus internationalement. La folie
aujourd’hui est considérée comme le résultante de dysfonctionnements neuro-anatomiques
et entendue comme handicap, désavantage social nécessitant des traitements et
programmes standardisés de réhabilitation psychosociale, d'apprentissage et de
rééducation. La folie dans sa dimension romantique de l’excès, hors norme, hors
de la raison est remisée au placard des nostalgies dépassées.
La manière dont la société
fait aujourd’hui avec ses « fous » est éloquente.
Existe-il un destin croisé de l’art
et de la folie au siècle du déclin des grands récits ? Les mutations repérées
dans l’un de ces champs sont-elles pertinentes pour l’autre champ ?
Si l’art existe encore, si folie
n’est pas qu’objet scientifique, notre siècle se risquera-t-il à la promotion
de nouveaux discours ou sommes-nous définitivement entrés dans l’ère du déclin
de la singularité devant le collectif, du crépuscule de l’histoire individuelle
face à l’émancipation du présent immédiat, à une l’époque où le chiffre devient
la norme et la lettre définitivement déchet ?
Au cours de ces journées, les
différents champs artistiques (art plastique, peinture, sculpture,
installation, cinéma, littérature) seront interrogés à la lumière de cette
nouvelle redistribution des savoirs sur l’art et la folie.
Programme de la journée du 12
Octobre 2013
Charles Juliet, écrivain, Président d’honneur
Matin 9 h - 12 h 30
Président de séance Jean Paul
Chartier
9 h Accueil
9 h 15 : S Deluermoz,
psychiatre, psychanalyste, Président Artpsy « Fin de l’art, fin de la folie,
fin des utopies au XXI e siècle »
10 h : Isabelle Collon,
Professeure d’histoire de l’art : « l’art et la folie à l’ère romantique »
10 h 45 : Bruno Chenique, docteur en
histoire de l’art « Géricault et les folies de l’histoire de l’art. »
11h 30 : Charles Juliet, écrivain :
« Qui a été l’homme Hölderlin »
Après midi 14 h -18 h
Président de séance : Stéphane
Deluermoz,
14 h 15 : Dr Vignoles, psychiatre au
CHS le Vinatier, " Regarder la fin du monde"
15 h: Sarah Lombardi, directrice de
la collection de l’art brut de Lausanne (Suisse) « Jean Dubuffet et la
Collection de l’Art Brut ».
15 h 45 : Patrick Laupin, écrivain :
De « l’agonie native » à la « folie utile » de Mallarmé
16h 30 : Gérard Wajcman, écrivain,
psychanalyste, maître de conférences au département de psychanalyse de
l’Université Paris-VIII, : "L’art de Yayoi Kusama"
17 h 15 Dr Jean Paul Chartier,
psychiatre psychanalyste : "la folie de l'art"
Conclusions
En pratique
Les frais d’inscription : 40
Euros
Un tarif réduit (étudiants,
chômeurs, élèves d’école d’art, des beaux-arts, de cinéma ou musique..) 10
euros
Il est souhaitable de faire une
inscription préalable mais des inscriptions sur place seront possibles
Renseignements
par courriel à artpsy@wanadoo.fr
par courrier à Artpsy 8 Place des
terreaux 69001 Lyon
Bulletin d'inscription
Nom :
Prénom :
Fonction :
Adresse :
code postal :
Ville :
Adresse
électronique :
@
s’inscrit à la journée du 12 Octobre 2013 consacrée à « Art
et Folie, Aujourd'hui »
et règle le montant des droits d'inscriptions
de :
Euros
par chèque à l'ordre de Artpsy
Courrier a adresser à
Journée Art et Folie, Aujourd'hui
Clinique Villa des roses
62 rue Commandant Charcot
69005 Lyon